Le Calendrier 2024 du Plein Temps Libre
se place cette année sous le signe du ZBEUL et des MURMURATIONS !
Le calendrier PTL c'est toute l’année sur une seule grande page pour une lecture linéaire du temps.
Utile pour savoir dès janvier si on a calé assez de vacances sur l'année. Des cases suffisamment grandes pour y inscrire ses rendez-vous, siestes & vacances. Un papier offset épais parfait pour l’annotation manuscrite.
Et au verso, une grande image de Johann Van Aerden réalisée spécialement pour le calendrier Plein Temps Libre, intitulée ZBEUL MURMURATION.
Format : A1 – 84 x 59 cm
Recto : Calendrier 2024 / Verso : visuel de Johann Van Aerden.
Imprimé en 1 Pantone à l'Imprimerie Moderne de Bayeux.
Tiré à 200 exemplaires / 20€ pièce.
En vente à Caen chez Rayon, à l'Artothèque et à la bibi.
Commandes par mail chez Rayon : rayonenligne@gmail.com
Envoyés roulés et bien protégés. Frais de port : 7,50 €.
A partir de 2 commandés, 1 exemplaire supplémentaire offert parce que ça nous fait plaisir.
Le Calendrier 2024 du Plein Temps Libre
se place cette année sous le signe du ZBEUL et des MURMURATIONS !
Le calendrier PTL c'est toute l’année sur une seule grande page pour une lecture linéaire du temps.
Utile pour savoir dès janvier si on a calé assez de vacances sur l'année. Des cases suffisamment grandes pour y inscrire ses rendez-vous, siestes & vacances. Un papier offset épais parfait pour l’annotation manuscrite.
Et au verso, une grande image de Johann Van Aerden réalisée spécialement pour le calendrier Plein Temps Libre, intitulée ZBEUL MURMURATION.
Format : A1 – 84 x 59 cm
Recto : Calendrier 2024 / Verso : visuel de Johann Van Aerden.
Imprimé en 1 Pantone à l'Imprimerie Moderne de Bayeux.
Tiré à 200 exemplaires / 20€ pièce.
En vente à Caen chez Rayon, à l'Artothèque et à la bibi.
Commandes par mail chez Rayon : rayonenligne@gmail.com
Envoyés roulés et bien protégés. Frais de port : 7,50 €.
A partir de 2 commandés, 1 exemplaire supplémentaire offert parce que ça nous fait plaisir.
Alors, pour commencer, c’est quoi Plein Temps Libre ?
- Ah ah ! la fameuse question (rires).
- C’est pas aussi simple que ça.
- On pourrait dire que c’est un outil de travail. Mais c’est aussi un objectif.
- Je parlerais plutôt d’une association sportive, ou d’un syndicat.
Il paraît que vous consacrez pas mal de temps à Plein Temps Libre…
N'est-ce pas un peu paradoxal lorsqu'on a comme devise "travailler moins pour travailler moins" ?
- Tout de suite, les sujets qui fâchent !
- Soyons honnêtes : nous sommes bourrés de paradoxes.
- Notre rythme de croisière est plutôt rodé : chaque semaine, on dédie le mercredi au Plein Temps Libre. L’équipe se donne rendez-vous à 7h devant le siège au 3, rue Saint Nicolas à Caen, et on part tous ensemble à la mer en vélo. On prend le petit dej’ au PMU La Marine en grattant des Cash et en se jurant que si on touche le pactole on ne rentre pas.
- … une fois qu’on a perdu au Cash, on remonte sur les vélos et on rentre. Ces 30 bornes nous ont bien aéré, et on est prêts à bricoler à l’atelier.
- Mais le vélo ça creuse, donc on se retrouve assez vite au resto.
- On adore vivre au-dessus de nos moyens.
- L’après-midi on retourne à l’atelier, sauf si vraiment il fait trop beau. Et puis le soir on débrief tout ça au comptoir de l’Antirouille.
- Et tu sais quoi, c’est impressionnant ce qu’on envoie en termes de travail dans des journées comme celles-là...
Donc au final, on pourrait dire que vous travaillez plus pour travailler moins ?
- Si vous cherchez les petites phrases, oui, on pourrait dire ça.
- Mais on ne va pas le dire.
- Plus sérieusement, c’est vraiment une question qui nous touche dans le gras. On a tous les deux des métiers que nous avons choisi, qui nous plaisent, et qui peuvent aussi être considérés comme des loisirs par d’autres, donc assimilés à du temps libre.
- Pas mal de gens conçoivent assez difficilement la charge réelle de nos activités, parce que (il imite) « c’est quand même cool de pouvoir se lever à l’heure qu’on veut pour dessiner toute la journée ».
Et vous n'avez jamais la flemme ?
- (soupir)
- Quand on est au pied de la montagne, on lève les yeux et on se dit "oh là là non..."
- C’est vrai, mais suivant l’ambiance on se dit aussi « Oh ! On pourrait grimper un peu et se caler dans un refuge avec du saucisson à l’ail. » On pensait partir 3h et on rentre le lendemain avec l’envie de dire merde à tout.
- Et puis des fois on cherche juste un chemin pour contourner la montagne en buvant des canettes et c’est très bien aussi…
Vous faites beaucoup de vélo – les Mermercredis - et vous avez notamment ouvert un Minigolfoot dans la Manche, quelle place accordez-vous au sport ?
- J'adore le sport.
- Moi aussi, mais faut pas que j’ai l’impression d’en faire.
- Du coup on fait du vélo. C’est un de nos rares terrain d’entente.
- Le vélo, ça fait un sas. Ça permet de se mettre bien, ou de redescendre quand on est un peu chauds.
- Et puis c’est fédérateur – et gratos - ça se fait bien une équipe de cyclistes. En ce moment dans les effectifs ça va d’un collégien de 14 ans à Jean-Noël dont on n’a plus le droit de dévoiler l’âge.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos actions de propagande pro Plein Temps Libre et vos supports graphiques ?
- Alors de mémoire, à la base, c’était surtout pour le fric...
- Oui… oui exact. On voulait vendre des calendriers pour s’acheter un bateau.
- Et puis bon, l’argent, ça va, ça vient… vous savez ce que c’est. Au final on s’en sert surtout pour alimenter la caisse noire. On tape dedans pour régaler des petits déjeuners au participants qui font le Mermercredi.
J’ai du mal à faire le lien entre vos activités et l’acquisition d’un bateau…
- C’est pourtant clair. On parle beaucoup de récits d’aventures : les grands explorateurs, les espions, les inventeurs… En lisant ces histoires, on s’est vite rendu compte qu’il nous fallait un véhicule de fonction pour mener nos recherches.
- Et vu qu’on est au bord de la mer, on a opté pour un bateau de pêche-promenade. C’est polyvalent, et ça se prête vraiment bien à notre cœur de métier : le temps libre.
Très bien... ça ne vous embête pas de revenir sur cette histoire de calendriers ?
- Bin c'est pas nous qui faisons les questions hein, alors bon...
- c'est une grosse grille avec toute l'année dessus.
- comme ça en janvier tu vois direct si t'as calé assez de vacances ou pas.
- c'est rassurant.
- et quand l'année est finie, tu le retournes et derrière y a un grand poster. Gratos.
- on en a fait un en 2018.
- puis un en 2019.
- puis un autre en 2020.
- puis encore un autre en 2021.
- et un en 2022 aussi.
- ah et un en 2023 de mémoire.
- sans oublier 2024.
- et je ne vous parle pas de 2025.
Oui je crois qu'on a saisi l'idée.
Et au niveau du patrimoine immobilier ?
- Si vous voulez parler de notre siège social, on peut tout à fait expliquer la situation. Quand Plein Temps Libre a commencé à se développer, on ne pouvait pas se permettre d’être une simple organisation de papier. Il nous fallait un QG, une ligne directe, une adresse postale… On se devait de structurer l’activité.
- L’un de nous deux habite assez proche d’un cimetière abandonné depuis plusieurs années, c’est devenu un très beau parc. Alors on s’y est installé. Connaissez-vous un endroit plus concerné par la problématique du temps libre qu’un cimetière ?
- Une nuit, on a fixé notre boîte aux lettres sur une grande porte qui donne sur la rue, et après avec la complicité d’un copain facteur, on a officialisé cette nouvelle adresse sur les registres de la ville.
- On reçoit pas mal de publicité, mais parfois nous avons de belles surprises.
- En tous cas, le résultat, c’est qu’aujourd’hui, on a la plus grande propriété du quartier. Ça n’est pas négligeable pour une petite startup comme la nôtre !
Pouvez-vous nous dire un mot sur l’ouvrage collectif que vient de publier l'Amicale Laïque du Plein Temps Libre, intitulé "Bâtir une société du Rien Foutre" ?
- Aaaah, le Rien Foutre...
- Alexander Mitscherlich disait...
Qui est-ce ?
- Aucune idée. Et il disait que "c'est à partir de la possibilité de l'oisiveté et de celle de l'organiser à notre gré que se développent les aspects lumineux de la conscience de l'individu. Tant qu'il peut façonner les choses de manière ludique, l'individu participe à l'aspect constructif de l'histoire du monde."
- Mais tout le monde se tape de la valeur Rien Foutre, alors que c'est elle qui pourrait nous permettre de rebâtir tranquillement tout ce qui déconne en ce moment.
… la "valeur Rien Foutre" ?
- il parait que les gens n’ont plus envie de travailler dans ce pays, alors nous on surfe sur la vague, c’est pas plus compliqué que ça. On œuvre à accentuer la tendance.
- Depuis 5 ans on fait quand même un gros travail avec l'équipe pour réhabiliter cette valeur.
- On a des éléments solides qui nous permettent d'affirmer que le Rien Foutre est la condition du sens de la vie. C’est assez clair.
- Mais bon, les gens ont peur du vide, c'est terrible.
Dans un registre voisin, vous parlez régulièrement de ce concept de « vie romanesque ». Cette envie de vivre une vie qui mériterait un jour d’être racontée, cette recherche de l’inattendu, de l'imprévu. Mais l'époque n'est pourtant pas à la prise de risque. Le principe de précaution et un monde sécurisé ne vous semble pas plus confortable ?
- Tout dépend de la définition qu'on donne au confort.
- Le principe de précaution ça me fait penser à tous ces dispositifs mal foutus sensés nous protéger en vélo, genre les barrières, les plots... C'est fait pour assurer notre sécurité, mais on passe notre temps à essayer de ne pas se les prendre dans la face.
Et à toujours rechercher le romanesque, ne risque-t-on pas une agitation un peu vaine ?
- Je pense que le gaspillage est un risque à prendre. Pourquoi tout devrait absolument avoir un sens ?
- Et à toujours faire preuve de mesure, n’aurait-on pas également la sensation de tout gaspiller ?
Bon, je vous rappelle que c’est moi qui fais les questions.
Un endroit idéal pour profiter de son temps libre à nous conseiller ?
- J’aime bien la pêche. Je pars régulièrement une semaine avec des amis uniquement pour pêcher. Le montage des lignes, les expérimentations qui foirent presque à chaque fois, l’attente, et si t'as de la chance, le barbecue. Tout est à l’arrêt. Il ne se passe rien. Tu ne penses à rien. Ça fait un bien fou.
- À la maison je passe beaucoup de temps à m’occuper de mes plantes. Je les regarde, il ne se passe rien, c’est assez rassurant. Et dès que je tourne le dos, ça pousse, ça pousse... On ne les voit pas grandir.
Quels sont vos prochains projets ?
- On a la salle d'attente qui déborde...
- Mais si on doit parler de ce qui est le plus d’actualité, ce serait sans doute le siège de la Fondation du Plein Temps Libre. On compte l'installer dans un mobil home au bord de la mer.
- Déglingue avec vue. C'est tout nous.
- Et puis de toutes façons, on n'aura jamais la tune pour s’acheter une résidence principale. Du coup autant tout claquer dans une résidence secondaire.
- En tôle.
Bon… rien de plus ambitieux ?
- Si, on vient d’acheter une friteuse.
D’accord... On va essayer autre chose : si vous ne pouviez emporter qu’une chose sur une île déserte ?
- Du fric.
Bien je pense qu’on en a assez.
Mais avant de terminer est-ce qu’il y a quelque chose qui vous tient à cœur et que vous auriez envie d’ajouter ?
- Si on meurt à 90 ans, on aura vécu 800 000 heures, dont 250 000 à dormir. Ça donne envie d'aller à l'essentiel non ?
- Les gens ont un peu besoin qu’on leur remonte le moral tu comprends, avec toutes les saloperies qui se passent sur cette planète. Ça fait pas rêver de se lever tous les matins pour s’en prendre plein la gueule.
Merci.
Alors, pour commencer, c’est quoi Plein Temps Libre ?
- Ah ah ! la fameuse question (rires).
- C’est pas aussi simple que ça.
- On pourrait dire que c’est un outil de travail. Mais c’est aussi un objectif.
- Je parlerais plutôt d’une association sportive, ou d’un syndicat.
Il paraît que vous consacrez pas mal de temps à Plein Temps Libre…
N'est-ce pas un peu paradoxal lorsqu'on a comme devise "travailler moins pour travailler moins" ?
- Tout de suite, les sujets qui fâchent !
- Soyons honnêtes : nous sommes bourrés de paradoxes.
- Notre rythme de croisière est plutôt rodé : chaque semaine, on dédie le mercredi au Plein Temps Libre. L’équipe se donne rendez-vous à 7h devant le siège au 3, rue Saint Nicolas à Caen, et on part tous ensemble à la mer en vélo. On prend le petit dej’ au PMU La Marine en grattant des Cash et en se jurant que si on touche le pactole on ne rentre pas.
- … une fois qu’on a perdu au Cash, on remonte sur les vélos et on rentre. Ces 30 bornes nous ont bien aéré, et on est prêts à bricoler à l’atelier.
- Mais le vélo ça creuse, donc on se retrouve assez vite au resto.
- On adore vivre au-dessus de nos moyens.
- L’après-midi on retourne à l’atelier, sauf si vraiment il fait trop beau. Et puis le soir on débrief tout ça au comptoir de l’Antirouille.
- Et tu sais quoi, c’est impressionnant ce qu’on envoie en termes de travail dans des journées comme celles-là...
Donc au final, on pourrait dire que vous travaillez plus pour travailler moins ?
- Si vous cherchez les petites phrases, oui, on pourrait dire ça.
- Mais on ne va pas le dire.
- Plus sérieusement, c’est vraiment une question qui nous touche dans le gras. On a tous les deux des métiers que nous avons choisi, qui nous plaisent, et qui peuvent aussi être considérés comme des loisirs par d’autres, donc assimilés à du temps libre.
- Pas mal de gens conçoivent assez difficilement la charge réelle de nos activités, parce que (il imite) « c’est quand même cool de pouvoir se lever à l’heure qu’on veut pour dessiner toute la journée ».
Et vous n'avez jamais la flemme ?
- (soupir)
- Quand on est au pied de la montagne, on lève les yeux et on se dit "oh là là non..."
- C’est vrai, mais suivant l’ambiance on se dit aussi « Oh ! On pourrait grimper un peu et se caler dans un refuge avec du saucisson à l’ail. » On pensait partir 3h et on rentre le lendemain avec l’envie de dire merde à tout.
- Et puis des fois on cherche juste un chemin pour contourner la montagne en buvant des canettes et c’est très bien aussi…
Vous faites beaucoup de vélo – les Mermercredis - et vous avez notamment ouvert un Minigolfoot dans la Manche, quelle place accordez-vous au sport ?
- J'adore le sport.
- Moi aussi, mais faut pas que j’ai l’impression d’en faire.
- Du coup on fait du vélo. C’est un de nos rares terrain d’entente.
- Le vélo, ça fait un sas. Ça permet de se mettre bien, ou de redescendre quand on est un peu chauds.
- Et puis c’est fédérateur – et gratos - ça se fait bien une équipe de cyclistes. En ce moment dans les effectifs ça va d’un collégien de 14 ans à Jean-Noël dont on n’a plus le droit de dévoiler l’âge.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos actions de propagande pro Plein Temps Libre et vos supports graphiques ?
- Alors de mémoire, à la base, c’était surtout pour le fric...
- Oui… oui exact. On voulait vendre des calendriers pour s’acheter un bateau.
- Et puis bon, l’argent, ça va, ça vient… vous savez ce que c’est. Au final on s’en sert surtout pour alimenter la caisse noire. On tape dedans pour régaler des petits déjeuners au participants qui font le Mermercredi.
J’ai du mal à faire le lien entre vos activités et l’acquisition d’un bateau…
- C’est pourtant clair. On parle beaucoup de récits d’aventures : les grands explorateurs, les espions, les inventeurs… En lisant ces histoires, on s’est vite rendu compte qu’il nous fallait un véhicule de fonction pour mener nos recherches.
- Et vu qu’on est au bord de la mer, on a opté pour un bateau de pêche-promenade. C’est polyvalent, et ça se prête vraiment bien à notre cœur de métier : le temps libre.
Très bien... ça ne vous embête pas de revenir sur cette histoire de calendriers ?
- Bin c'est pas nous qui faisons les questions hein, alors bon...
- c'est une grosse grille avec toute l'année dessus.
- comme ça en janvier tu vois direct si t'as calé assez de vacances ou pas.
- c'est rassurant.
- et quand l'année est finie, tu le retournes et derrière y a un grand poster. Gratos.
- on en a fait un en 2018.
- puis un en 2019.
- puis un autre en 2020.
- puis encore un autre en 2021.
- et un en 2022 aussi.
- ah et un en 2023 de mémoire.
- sans oublier 2024.
- et je ne vous parle pas de 2025.
Oui je crois qu'on a saisi l'idée.
Et au niveau du patrimoine immobilier ?
- Si vous voulez parler de notre siège social, on peut tout à fait expliquer la situation. Quand Plein Temps Libre a commencé à se développer, on ne pouvait pas se permettre d’être une simple organisation de papier. Il nous fallait un QG, une ligne directe, une adresse postale… On se devait de structurer l’activité.
- L’un de nous deux habite assez proche d’un cimetière abandonné depuis plusieurs années, c’est devenu un très beau parc. Alors on s’y est installé. Connaissez-vous un endroit plus concerné par la problématique du temps libre qu’un cimetière ?
- Une nuit, on a fixé notre boîte aux lettres sur une grande porte qui donne sur la rue, et après avec la complicité d’un copain facteur, on a officialisé cette nouvelle adresse sur les registres de la ville.
- On reçoit pas mal de publicité, mais parfois nous avons de belles surprises.
- En tous cas, le résultat, c’est qu’aujourd’hui, on a la plus grande propriété du quartier. Ça n’est pas négligeable pour une petite startup comme la nôtre !
Pouvez-vous nous dire un mot sur l’ouvrage collectif que vient de publier l'Amicale Laïque du Plein Temps Libre, intitulé "Bâtir une société du Rien Foutre" ?
- Aaaah, le Rien Foutre...
- Alexander Mitscherlich disait...
Qui est-ce ?
- Aucune idée. Et il disait que "c'est à partir de la possibilité de l'oisiveté et de celle de l'organiser à notre gré que se développent les aspects lumineux de la conscience de l'individu. Tant qu'il peut façonner les choses de manière ludique, l'individu participe à l'aspect constructif de l'histoire du monde."
- Mais tout le monde se tape de la valeur Rien Foutre, alors que c'est elle qui pourrait nous permettre de rebâtir tranquillement tout ce qui déconne en ce moment.
… la "valeur Rien Foutre" ?
- il parait que les gens n’ont plus envie de travailler dans ce pays, alors nous on surfe sur la vague, c’est pas plus compliqué que ça. On œuvre à accentuer la tendance.
- Depuis 5 ans on fait quand même un gros travail avec l'équipe pour réhabiliter cette valeur.
- On a des éléments solides qui nous permettent d'affirmer que le Rien Foutre est la condition du sens de la vie. C’est assez clair.
- Mais bon, les gens ont peur du vide, c'est terrible.
Dans un registre voisin, vous parlez régulièrement de ce concept de « vie romanesque ». Cette envie de vivre une vie qui mériterait un jour d’être racontée, cette recherche de l’inattendu, de l'imprévu. Mais l'époque n'est pourtant pas à la prise de risque. Le principe de précaution et un monde sécurisé ne vous semble pas plus confortable ?
- Tout dépend de la définition qu'on donne au confort.
- Le principe de précaution ça me fait penser à tous ces dispositifs mal foutus sensés nous protéger en vélo, genre les barrières, les plots... C'est fait pour assurer notre sécurité, mais on passe notre temps à essayer de ne pas se les prendre dans la face.
Et à toujours rechercher le romanesque, ne risque-t-on pas une agitation un peu vaine ?
- Je pense que le gaspillage est un risque à prendre. Pourquoi tout devrait absolument avoir un sens ?
- Et à toujours faire preuve de mesure, n’aurait-on pas également la sensation de tout gaspiller ?
Bon, je vous rappelle que c’est moi qui fais les questions.
Un endroit idéal pour profiter de son temps libre à nous conseiller ?
- J’aime bien la pêche. Je pars régulièrement une semaine avec des amis uniquement pour pêcher. Le montage des lignes, les expérimentations qui foirent presque à chaque fois, l’attente, et si t'as de la chance, le barbecue. Tout est à l’arrêt. Il ne se passe rien. Tu ne penses à rien. Ça fait un bien fou.
- À la maison je passe beaucoup de temps à m’occuper de mes plantes. Je les regarde, il ne se passe rien, c’est assez rassurant. Et dès que je tourne le dos, ça pousse, ça pousse... On ne les voit pas grandir.
Quels sont vos prochains projets ?
- On a la salle d'attente qui déborde...
- Mais si on doit parler de ce qui est le plus d’actualité, ce serait sans doute le siège de la Fondation du Plein Temps Libre. On compte l'installer dans un mobil home au bord de la mer.
- Déglingue avec vue. C'est tout nous.
- Et puis de toutes façons, on n'aura jamais la tune pour s’acheter une résidence principale. Du coup autant tout claquer dans une résidence secondaire.
- En tôle.
Bon… rien de plus ambitieux ?
- Si, on vient d’acheter une friteuse.
D’accord... On va essayer autre chose : si vous ne pouviez emporter qu’une chose sur une île déserte ?
- Du fric.
Bien je pense qu’on en a assez.
Mais avant de terminer est-ce qu’il y a quelque chose qui vous tient à cœur et que vous auriez envie d’ajouter ?
- Si on meurt à 90 ans, on aura vécu 800 000 heures, dont 250 000 à dormir. Ça donne envie d'aller à l'essentiel non ?
- Les gens ont un peu besoin qu’on leur remonte le moral tu comprends, avec toutes les saloperies qui se passent sur cette planète. Ça fait pas rêver de se lever tous les matins pour s’en prendre plein la gueule.
Merci.